Cécile Corbel


Ecouter - La Source Opiall, Sélection, Tout / dimanche, septembre 3rd, 2017

Comme un air de « Bande Originale »…

Cela fait sept ans maintenant que cette artiste et sa voix mélodieuse est entrée dans ma vie. Comment je l’ai connue ? L’histoire ne le dit pas. Mais depuis, nombreuses sont ses chansons à avoir trouvé résonance dans ma vie et dans mes histoires. 

C’était en 2010, je découvrais « Songbook Vol. 2 », sa chanson « Sans faire un bruit » fut la première que j’écoutais. L’album ainsi que son prédécesseur « Songbook 1 », rejoignaient aussitôt mon chez moi et les chansons « I see the great mountains« ,  « Sweet Song », « La fille damnée », « Red Rose », « Le vent m’emporte »… ne me quitteront plus…

En voulant réaliser cette petite revue, je me suis forcément penchée sur ses chansons, afin de comprendre ce que j’aimais tant chez elle.

Il y a d’abord sa voix si claire et si douce, elle me berce, elle m’englobe, elle me fait voyager. Ses instrumentations qui met toujours la part belle sur les instruments traditionnels, la harpe bien sûr qu’elle joue, mais également le violon, la guitare, le tambour… A une époque où l’on utilise beaucoup d’instruments « synthétique » et de transformation, j’aime le côté organique et traditionnel celtique qui se retrouve dans sa musique. J’adore les musiques traditionnelles celtiques et les retrouver chez elle est un grand plaisir. Néanmoins, elle ne s’y tient pas uniquement, et d’album en album, elle s’ouvre à la musique du monde, elle intègre ses inspirations à ses propres aspirations et en fait quelque chose de merveilleux (si elle l’avait déjà fait dans d’autres albums, c’est sans doute dans Vagabonde que cela se sent le plus !)

Ses paroles maintenant, une partie importante de ses chansons sont en français.  A une époque où les paroliers français ne sont pas toujours d’une grande qualité, ses chansons sont un vrai régal. 

L’imaginaire du monde celtique et féerique font partie intégrante de l’ADN de son oeuvre. Elle s’inspire, recréé, réinvente, ou reste dans le folklore traditionnel. 

Elle nous fait rêver, nous fait vibrer, en vraie conteuse, elle nous emmène dans des histoires. Nombreuses sont ses chansons qui sont une histoire à part entière, des bribes de récits qu’on prend plaisir à compléter. Certaines de ces chansons se glissent si bien dans d’autres récits que j’avais pu lire ou inventer que je pourrais penser qu’ils sont écrits pour eux.  

La musique de cette artiste m’a accompagné dans biens des moments, heureux comme malheureux. Et maintenant, ses chansons accompagnent également ma fille qui s’endort bien souvent sur ses mélodies. C’est un tel cadeau, merci !

*

Les figures féminines

Elles sont centrales dans les textes, elles sont tantôt fortes, tantôt rêveuse, amoureuse, perdues, damnées, vengeresses, éperdues, magiciennes, fées ou sorcières, elles sont mères et protectrices. Les femmes des chansons de Cécile Corbel sont complexes et magnifiques. 

 Je pourrais les citer toutes, mais je n’en finirai pas. Et puis je préfère encore laisser le loisir à ceux qui ne connaissent pas le loisir de les découvrir. Néanmoins, je vais vous parler de mes « héroïnes » préférées.

Sans faire un bruit (Songbook 2)

« Toi ma belle si tu renonces à la mer
Je serai ton trésor ton père ton roi
Jamais ne serai tienne jamais ne serai toute à toi
Trois heures avant le jour je m’enfuirai »

Elle est la Seelkie, la Mélusine, la femme au secret, celle qui disparaît certains jours. Elle est celle que l’on perd si on trahit son serment. Elle est un grand classique de la littérature imaginaire.

 

Elisabetha (Songbook 3)

« Quand le jour s’achève
Sur le monde ici-bas
Quand la lune est ronde
Il y a des ombres
Mêlées à mes pas
Des tapis de brume »

Inspirée des histoires de Salem (et en partie de la personne Elizabeth Proctor), il s’agit de l’héroïne tragique qui s’est vue condamnée par la société, sans même elle-même comprendre la raison de sa condamnation. Elle est la femme mystérieuse qu’on déteste et qu’on accuse de sorcellerie. Elle est la victime de l’obscurantisme. 

A suivre (Songbook 4)

« Là où le vent a jeté les orages
Se perdent les amants désunis
Ce que l’on tait ce que l’on cache
A lire entre les lignes »

L’amoureuse éconduite ou l’amoureuse en attente, je ne sais trop. Ce qui est sûr, c’est qu’elle est prête à beaucoup pour retrouver son amant. Prête à défier bien des choses et à se tenir à de nombreuses prophéties…  Rêveuse et mélancolique, elle attend son heure, en regardant tomber la pluie. 

Tristes Noces (La fiancée)

« Tournent tournent
Les violons du bal
Les habits de soie et de velours
Entrez dans la danse messieurs dames
Célébrons les tristes noces »

Une des plus sombres héroïnes, celle-ci est aussi une amoureuse éconduite, mais au lieu d’attendre la pluie, celle-ci a décidé de se venger de l’inconstance de son amant. Elle est la faiseuse de noces pourpres, celle qui attend la mort sans frémir et raconte son histoire sans fléchir à qui veut bien l’entendre. 

 Jardin Secret (La fiancée)

« Sous le lierre
Au creux des bruyères et des ronces
Des ronces
Sont cachées
Tapies sous les pierres
Les réponses »

Cette chanson me fait énormément pensé à un livre que j’ai lu (Le Jardin des secrets), tant je pourrais mettre les paroles de cette chanson dans la bouche d’un des personnages principaux. Une héroïne qui a trouvé sa paix, son inspiration au creux d’un jardin secret, un lieu qui cachera ses peines et ses joies. Un lieu fragile et fermé, parfumé et coloré, au coeur d’un monde terne et cruel. 

Les courants d’air (Vagabonde)

« Quel bon vent t’amène à ton triste sort ? 
Petite sirène à l’entrée du port 
Si le bateau coule ne t’attache pas 
Aux marins qui iront au creux de tes bras »

Est-ce une femme de marin qui a attendu si longtemps le retour de l’être aimé qu’elle en est devenue une sirène posée sur la grève ? Ou est-ce une sirène qui aime éperdument un mortel parti au loin.

Kamchatka

« Autour de nous, l’automne est déjà là
On voit les étoiles et là bas
Les montagnes se cachent sous un manteau de froid
Ferme les yeux, fort,
Au milieu du rêve où tu t’endors
Laisse le vent du nord souffler la mort
Et le froid dehors
Je veille sur toi mon amour
Il fait si chaud dans tes bras
Dors, l’été reviendra »

Celle-ci a une place toute particulière, car elle est devenue la berceuse de ma fille. C’est une chanson que j’écoutais beaucoup lors de ma grossesse et que je lui chantais le soir. Maintenant, je craque complètement lorsque ma fille reprend les paroles qu’elle connait par coeur…  Et du coup, pas besoin de dire, que l’on parle bien ici de la maman (ours!) dans toute sa splendeur, qui veille, qui a peur, qui aime et qui console… 

 

 Bonus « Hors héroïnes »

Les Capitaines (Songbook 4)

« Des caravelles dans la tête 
Un bateau aux voiles blanches
Pourquoi pas e ho e ho
Il lance des bouteilles à la mer
Parfois
Il ne rêve que de là-bas
Sous le vent,
Droits et fiers
Cavaliers de la mer »

Celle-ci est une de mes préférées, elle m’invite au voyage.

Pendant des années, j’ai eu des personnages de jeu de rôle proche de la mer, dont une histoire complexe entre un capitaine et mon héroïne,  je ne peux m’empêcher d’identifier leur histoire à cette chanson.

Ce qui me la rend très particulière. 

Pierre & Marion (Vagabonde)

« Voici le mois de mai 
Bel oiseau chante roses et chardons se mêlent 
Sur le lit enlacés toujours ils chantent
Pierre et Marion sommeillent »

Celle-ci me fait un effet incroyable. Sans doute parce que Malicorne fait partie de mon paysage audio depuis mon enfance, retrouvée la voix de Yacoub , ce style de musique et ce récit tragique d’une beauté incroyable.
Ayant beaucoup fait de recherches sur la Grande Guerre, c’est à celle-ci que je pense, mais elle parle certainement d’une bien plus ancienne… et quoiqu’il arrive, ce récit a quelque chose d’intemporel…

*

Mes chansons préférées :

Je vais m’arrêter là, avant de me lancer de la description de chacune de ses chansons, en tout cas, voici la liste de mes favorites parmi les favorites !

Songbook 1 : C’hoant Dimein, Red Rose, Le Vent M’Emporte

Songbook 2 : Sweet Song, Sans Faire Un Bruit, I See The Great Mountains, La fille damnée

Songbook 3 : Brian Boru (Renaissance), Elisabetha, Where Have You Been

Songbook 4 : Les Capitaines, Garden District, Le Long De L’Eau, A Suivre, The Riddle

Terre des ours : Kamchatka, The Shore

Arrietty : Our house Below, Sho’s waltz, Sho’s Lament , Arrietty’s song

La fiancée : Entendez-Vous, Jardin Secret, Neige, Breathing You, Les Passagers Du Vent, Tristes Noces… 

Vagabonde : Waterfalls, Les courants d’air, Winterchild, Mama Always Told Me, Pierre & Marion, Entre ses bras

Site Officiel | Chaîne Youtube | Chaîne Bran Music France

Page Wikipedia | Chaîne Vevo

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