Le Secret de Pembrooke Park


Les romans, Sélection / jeudi, février 23rd, 2017

 « Hésitants, ils s’avancèrent, les traces de leurs pas s’imprimant dans la poussière qui couvrait le sol. La première pièce dans laquelle ils entrèrent se révéla être le petit salon. Il donnait sur la salle à manger où un lustre de cristal, drapé de toiles d’araignées, surplombait une longue table. Au centre de celle-ci, une composition florale – des fleurs, des branches de saule et ce qui semblait être un ananas – s’était desséchée jusqu’à devenir un amas brunâtre de brindilles et de cosses cassantes. Venait ensuite le grand salon. Abigaël survola les lieux du regard avec étonnement. La pièce paraissait avoir été quittée quelques instants à peine avant leur arrivée, sur une table ronde, les fonds des tasses d’un service à thé étaient incrustés de thé séché. Un livre ouvert attendait sur un accoudoir du canapé. Une tapisserie, presque achevée, était coincée sous un fauteuil, retourné.  Qu’avait-il bien pu se passer ? Qu’est ce qui avait bien pu pousser les occupants de Pembrook Park à quitter les lieux de façon si soudaine ? »

 

Auteur : Julie Klassen
Éditeur : France Loisir
Parution : 2016
Pages : 687

Résumé

« Jeune femme sensée, Abigail Foster s’inquiète pour l’avenir de sa famille depuis qu’elle est ruinée jusqu’à ce qu’un étrange notaire leur propose d’emménager dans un grand manoir, Pembrooke Park, abandonné depuis dix-huit ans. Son père et elle s’y rendent et sont accueillis par le charmant vicaire, William Chapman, qui leur apprend que, selon des rumeurs, une pièce secrète renfermerait un trésor… Aux prises entre de vieux amis et de nouveaux ennemis, Abigail ignore la nature des dangers auxquels elle devra faire face avant de lever le voile sur ces mystères et de trouver l’amour qu’elle recherche depuis toujours… »

Mon avis

 

 Ce livre est arrivé par hasard dans ma pîle à lire – vous savez, la commande chez Belgique Loisir... – le titre m’a plu, j’ai trouvé le résumé intriguant… Je ne savais pas quoi choisir d’autres.

Bon, par contre, la couverture… me faisait peur et me renvoyait toute une série de clichés Harlequin absolument terrifiants pour la non lectrice de romance que j’étais à l’époque. Au demeurant, je trouve toujours triste ce type de couverture photographique avec un personnage lambda dont ni la tenue, ni le contexte n’ont aucun rapport avec l’histoire… ça fait vraiment couverture faite à la va-vite. 

En conclusion de quoi : je partais donc avec peu d’espoir et d’attentes concernant cette lecture.

Marianna Marchesa Florenzi, 1831 par Joseph Karl Stieler 

Finalement, vous vous doutez que si j’en parle ici, c’est que j’ai finalement beaucoup aimé. Je dirais même que j’ai adoré. C’est un véritable page turner, puisque quand j’ai commencé celui-ci, je ne l’ai plus lâché. 

Tout d’abord, il y a le contexte historique – j’avais évidemment en tête Jane Austen, les magnifiques costumes des films de cet univers – et ce même si objectivement, c’est pas tout à fait la même époque, en fait -, et l’ambiance des campagnes anglaises, ça aide à se mettre dans l’ambiance !

Dans ce tourbillon des Saisons où les jeunes filles ont peu de temps pour se trouver un époux avant que leur beauté ne se fane, et la difficulté de s’épanouir en tant que femme quand on souhaite être autre chose que décorative.

Abigaël n’est d’ailleurs pas spécialement décorative mais elle a du charme et surtout du caractère et elle est loin d’être idiote – bon, vu l’époque, c’était pas forcément une qualité recherchée. Elle a passé l’âge de faire des Saisons et elle se prépare,  sans trop d’aigreur, à devenir vieille fille. Son père lui fait confiance et c’est elle qui devra mener de mains de maître l’installation familiale dans cette étrange demeure dont elle va tenter de résoudre le mystère.

En arrivant à Pembrooke Park, elle est bien loin de se douter qu’elle va se retrouver confronter à des vieilles histoires de famille, des rumeurs de trésors cachés et toute une série de légendes et d’on-dits qui tournent depuis 18 ans dans la région. Sans compter que l’arrivée de la famille Foster ne manquera pas de remuer les cendres du passé. Et d’étranges silhouettes viendront à nouveau rôder dans les allées brumeuses du jardin, la nuit venue. 

Il y  a donc ce mystère que l’on s’amuse à découvrir avec Abigaël. Mais il y a aussi les tourments d’une jeune femme qui ne s’attendait certainement pas non plus à voir son cœur s’agiter de la sorte en se perdant en province.

Il faut dire que ce jeune vicaire, William Chapman est tout simplement à croquer (et il est roux, ceci explique cela). Partagée entre ses inclinaisons amoureuses passés et présentes, ces sentiments qu’elle n’arrive pas à exprimer et le fait qu’elle se sait ruinée, complexifie le tout. Après tout, quel prétendant voudrait d’une femme comme elle, sans aucune dot ? Mais elle savoure et découvre. Dans un monde délicat, remplit de codes et d’interdits, cette jeune femme devrait faire des choix, à espérer qu’ils soient positifs pour elle et son entourage !

En résumé, ce livre à une belle ambiance, une histoire mystérieuse assez bien travaillée et des histoires d’amours délicates et plutôt matures – et ça, je vous assure qu’après avoir lu plusieurs livres Young Adults, c’était réellement agréable d’avoir à faire à une histoire si fine entre des adultes et non des adolescents rougissants perdus dans des malentendus. En gros, ce livre a tenu bien plus de promesses que ce que ne le laissait présager sa couverture… J’ai eu beaucoup de mal à les quitter, je m’étais réellement attaché à Pembrooke Park et à ses habitants ! (D’ailleurs, je crois que je pourrais bien le relire avec plaisir !)

En espérant que cet avis vous ait plu, bonne lecture à tous !

Liens

Illustrations 

Nanette Kaula. De la galerie de beauté roi Louis I dans le château Nymphesburg, Munich – Joseph Karl Stieler

Photographie du Great Chalfield Manor qui a inspiré à l’auteur le manoir du roman !

Portraits : Helene Sedlmayr / Marianna Marchesa Florenzi, 1831 par Joseph Karl Stieler / Duchess Zinaida Yussupova, par Christina Robertson

 

Helene Sedlmayr par Joseph Karl Stieler

 

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