King Arthur d’Antoine Fuqua


Regarder - La Caverne aux Miroirs / vendredi, mars 26th, 2010

‘Let me sing with inspiration
Of the man born of two nations,
Of Rome and of Britain…
… Arthur the blessed
Led his assault from the Great Wall…’

The 6th century Welsh poet, Taliesin.

C’est ainsi que le roi Arthur, libérateur de la Bretagne, est représenté dans un poème celte du VIe siècle après J.-C. C’est dans ce sens aussi que le scénariste américain David Franzoni (oscar du meilleur scénario original pour Gladiator de Ridley Scott) a revisité, dans le Roi Arthur d’Antoine Fuqua, le mythe de ce guerrier de l’impossible et de ces chevaliers de la Table Ronde.

[singlepic id=157 w=320 h=240 float=right]  Las des batailles incessantes qui ravagent l’île de Bretagne, Arthur (Clive Owen) n’a qu’un désir : rentrer à Rome. Il doit toutefois remplir une dernière mission avec ses chevaliers de la Table ronde avant le départ définitif des troupes romaines. Il comprend alors qu’il va laisser le pays à la merci des envahisseurs saxons. Guidé par Merlin (Stephen Dillane) qu’il a combattu jadis, aidé par la belle et courageuse Guenièvre (Keira Knightley), qui deviendra sa femme, et ses fidèles compagnons d’armes, Arthur va livrer une bataille décisive contre les Saxons. Elle marquera aussi le début d’une nouvelle ère.

Pour mieux comprendre le parti du réalisateur et du scénariste de ce film il vaut tout d’abord mieux s’informer sur certains faits historiques . Le mythe Arthurien, en tant qu’œuvre littéraire peut avoir aussi bien, une source, de multiples sources, ou n’en avoir aucune… En fait, je dois dire que si il est intéressant de savoir si un personnage (ou des personnages) ont inspirés ce leader breton, ce n’en est pas obligatoire pour apprécier les récits et qu’ils ne perdent en rien de leur merveilleux. De nombreux noms ont été cité dans cette optique, et Lucius Artorius Castus est l’un d’entre eux.

 

Un peu d’histoire

Lucius Artorius Castus


[singlepic id=171 w=320 h=240 float=right] Que savons-nous de ce personnage ? Lucius Artorius Castus, ce demi-sang serait né de père romain et de mère bretonne en 140-141. Né dans une famille de tradition guerrière et équestre, il devait monter les échelons de l’armée romaine en 25 ans de carrière. Il serait arrivé à 18 ans dans l’armée romaine, en tant que centurion, et finir sa carrière avec son plus haut grade, Dux*.

Il fut tout d’abord envoyé en Syrie, en tant que centurion, à ce rang il ne pouvait faire partie des troupes équestres, il fallait qu’il reste en vie jusqu’à devenir pilus de primus…. Mais je ne vais pas refaire toute sa carrière militaire, on sait juste qu’il aurait fait partie de 6 campagnes, qui devait durer en moyenne 4 ans chacune.

C’est en 170, lors de sa troisième campagnes, toujours dans le Moyenne Orient qu’il sera confronté aux tribus de l’Iazyges, tribus Sarmates. c’est de cette période qu’il tient sa connaissance aiguë de leur culture, de leur langue et de leur technique de combat.

Pourtant à ce moment là, Castus n’est toujours pas devenu pilus de primus et donc n’a toujours pas son statut équestre…

Lors d’un combat en 175 contre les tribus, sur le Danube gelé, les romains remportent contre toute attente la victoire sur les cavaliers… ayant de diverses manières réussi à déstabiliser les chevaux sur la glace. L’idée ingénieuse serait venue de l’officier Castus… qui devint enfin pilus de primus. A partir de là, sa carrière militaire va prendre un tournant hors du commun. Peu de cavalier ont une formation militaire antérieure, ce qui faisait de lui une valeur sûre de l’Empire.

Après la défaite des Sarmates, ceux-ci en dette devait fournir leur fils à l’armée romaine, selon un accord passé entre le roi des Sarmates et Marc Aurèle. 5500 guerriers Sarmates sont dès lors envoyé dans l’Empire et en Grand Bretagne dans les années 176, Castus qui les a accompagné afin de leur apprendre quelques rudiments de l’armée romaine, dont le latin pour comprendre les ordres, revient à Rome vers 177. En 180, Marc Aurèle meurt, Commode devient Empereur. Castus sera dès lors renvoyé en Grande Bretagne. Il serait alors devenu praefectus et en cette qualité, commandant de fort, celui de Bremetennacum. Les troupes de Castus sont exclusivement de la cavalerie.

C’est une époque de chaos complet en Grande Bretagne. Des conflits surgissent en Bretagne méridionale, au Pays de Galles, le mur d’Hadrien est consolidé, amélioré, et des sièges sociaux y sont inclus, notamment le fort des troupes de Bremetennacum.

Là-bas, Castus s’occupe de la maintenance des troupes Sarmates, il est dit qu’il les encourageait même à garder leur identité culturelle. Inutile de dire que son expérience du moyen orient lui a bien servit ici. Un certain nombre de fort sont abandonnés dans la région, Castus serait alors devenu commandant .

Entre 180-185, les romains souffre de lourdes pertes au nord comme au sud du mur, les Pictes ont envahi, frappant profondément dans le territoire romain. A cette époque, étrangement, un seul îlot de paix persiste : le territoire commandé par Bremetennacum. Tandis que les résistances de l’est sont désagrégées, tout le coté occidental est resté calme et à fait face à l’invasion. Lucius Artorius Castus est victorieux en Armorique, d’autres évènements se produisent mais ils sont un peu compliqué à expliquer. Toujours est-il qu’à ce moment là Lucius Artorius Castus a fini de servir Rome après 25 ans d’une brillante carrière militaire, et est devenu avant sa retraite, Général des armées…Dux.

Bien sûr l’existence de Lucius Artorius Castus est parfois contredite, les sources archéologiques sont rares, l’une des principales est une stèle gravée de l’histoire de ce grand militaire.

* Dux, ducis : Celui ou celle qui dirige, qui conduit, qui guide. Chef d’armée, général, prince souverain.

** praefectus : intendant, chef de la cavalerie, préfet….

Les Sarmates

Les Sarmates sont un peuple nomade apparenté aux Scythes qui vivait autour de la Volga et dans la steppe au sud de l’Oural. Du VIe au IVe siècle av. J.-C., les Sauromates coexistèrent pacifiquement avec leurs cousins Scythes. Les Sauromates jouèrent sous le nom de Sarmates, un grand rôle à partir du Ier siècle ACN. Il s’agit alors d’une coalition de quatre tribus composés des Iazyges, des Urges, des Scythes Royaux et des Roxolanes. Les Iazyges, originaires des rivages de la mer d’Azov s’installèrent sur la rive nord du Danube puis en Hongrie actuelle, vers 50 pcn. Marc-Aurèle guerroya contre les Iazyges qu’il défit en 175. Face à l’invasion des Huns au IVe siècle apr. J.-C., une partie d’entre eux s’enfuit jusqu’en Espagne, le reste fut assimilé par les conquérants et participa à l’attaque de l’empire romain.

Selon Hérodote, les Sauromates descendaient de Scythes qui se seraient accouplés avec des Amazones. La légende des Amazones est d’ailleurs peut-être née de la place originale tenue par les femmes Sauromates dans la société. Les femmes Sauromates participaient en effet à la guerre et à la chasse à cheval au même titre que les hommes. Une fille ne pouvait se marier tant qu’elle n’avait pas tué un homme à la guerre. Les Scythes appelaient les femmes sauromates les seigneurs des hommes.

Les découvertes archéologiques confirment le rang social et leur rôle militaire tenus par les femmes sauromates dans leur société. De multiples tombes féminines ont été retrouvées : elles contenaient effectivement des armes et étaient richement remplies.

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Les Pictes

Les Pictes, les  » hommes peints « , les hommes bleus… Occupants du nord de l’Ecosse au delà du Forth (y compris, à l’origine, les Orcades et les Shetland), ils ont été l’âme de la résistance aux Romains et ont su conserver jalousement leur indépendance. Tout ou presque est mystérieux en eux. Les historiens écossais parlent volontiers de l' » énigme picte « , et l’imagination  populaire brode sur ce thème jusqu’aux limites de la science-fiction.

Les Pictes ont laissé d’abondants monuments archéologiques, dont l’interprétation est difficile, faute de datation précise. Ce sont essentiellement des pierres dressées, couvertes de figures gravées, les unes géométriques (y compris des croix après la christianisation), les autres figuratives, quadrupèdes, oiseaux, chaudrons, chariots à roues. Ces pierres, dites  » symboliques « , avaient sans doute une valeur religieuse, peut-être funéraire, sans que rien ne permet de l’affirmer.

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Le film

L’histoire et le scénario

Réalisation : Antoine Fuqua
Interprêtes : Ray Winstone, Clive Owen, Keira Knightley, Ioan Gruffudd….
Scénario : David Franzoni
Photographie : Slawomir Idziak
Musique : Hans Zimmer
Durée : 125′

J’ai pu constater que ce film déclenche des avis contraires et passionnés (et pas forcément que des puristes du mythe arthurien). Le film, avant même sa sortie, était fort mal perçu par un certain nombre de personne, journaliste comme simple quidam. Pourquoi ? …Va-t-on crier au scandale quand un Lawhead ou un Fetjaine reprend librement l’histoire à son compte ?!…

Je pense que le mythe Arthurien est connu par un grand nombre de personne, et ce par des mots tels qu’Arthur, Excalibur, Guenièvre, Lancelot, Camelot, Merlin…. Et ce que je trouve terrible c’est que l’on considère que cette légende EST une fois pour toute .

Sclérosée, elle ne pourrait plus évoluer, plus changer, obligatoirement, alors que la version la plus connue, entre amour courtois et chanson de geste… est déjà en quelque sorte une redite passée par les mains d’une religion chrétienne qui a embellit un peu le tout. Le mythe, la légende, le conte, a évolué avec les époques, les valeurs… jusqu’à être consigné par écrit. Là encore d’autres versions ont surgit.

Il faut bien que les gens se mettent quelque chose en tête… Un conte, une légende et même un mythe existent pour évoluer ! Chaque conteur y mettra sa marque, fera évoluer le récit dans un sens qui lui est cher, chaque vision est différente. Une histoire universelle tel que le Roi Arthur et ses chevaliers peut se raconter de diverses manières… car bien plus encore que l’histoire en elle-même, c’est sa substance, ces valeurs qui lui donnent ce petit coté d’éternité…

Les personnes qui connaissent la légende, ne peuvent-elles pas la voir changer, adapter, cela serait-il honteux à leurs yeux d’utiliser ces personnages d’une manière qui n’est pas la leur… ?

Comme il est tant de fois dit dans la bande annonce, ce film serait (aurait du être ?!) la vision du fait, qui aurait donné naissance aux rumeurs, qui auraient donné naissance aux récits et contes, qui seraient passé légendes et pour enfin aboutir à un mythe.

Le sens du mythe est son universalité, et quoi d’autres que les valeurs le sont ?! Au-delà de la nationalité, de la langue, de la culture, des mœurs… ?! Ce qui touche, c’est une fois de plus l’universalité de la quête qui est menée…

On passe à un autre niveau, le récit et une éventuelle source à celui-ci. Il faudrait pour aller voir ce film : OUBLIER tout ce que l’on sait (ou du moins croyons savoir) sur la légende. Et voir ces deux choses comme bien distinctes. Le mythe appartient à un inconscient universel composé de valeur positive et/ou négative. A coté de ça il y a un (possible) personnage de chair et de sang, avec ses faiblesses et ses craintes bien loin du mythe. Des chercheurs, des passionnés, des historiens, des archéologues depuis des siècles ont cherché une source réelle au mythe indépendamment de celui-ci. Ils ont trouvé un certain nombre de personnages historiques qui auraient pu donner naissance à ces légendes. Il est d’une importance capitale de dissocier ces deux choses et de ne pas confondre.

Ne pas dire : cela ne respecte pas le mythe arthurien ! C’est une folie ou de la bêtise. On ne parle pas ici de mythe, on parle ici d’un homme !…

Je n’ai pas non plus envie de parler de l’évolution d’un récit… mais il suffit de voir comment peut évoluer une nouvelle orale quand elle passe de personne en personne, il y a toujours un détail changé, un détail ajouté, pour faire plus dramatique, plus triste, plus fort, plus romantique, ou que sais-je encore, c’est le même principe… Par combien de personne est passée cette histoire avant de se targuer de Mythe ?

Je considère ce film comme une interprétation de plus des faits. Le réalisateur a prit le parti de défendre une des thèses historiques. Celle qui lui semblait la plus plausible ou simplement, celle qui comportait le plus de détails pouvant amener à la création d’un film. Je doute qu’ ici il y ait besoin de se tourner vers le mythe, plutôt que vers des livres d’histoire, ou d’éventuelles découvertes archéologiques…

Tout en ne perdant pas de vue que tout cela n’est qu’hypothèse et supposition.

Le mythe Arthurien fera encore couler de l’encre et s’est tant mieux !…

L’histoire vu par le film

Pour en venir plus précisément au film, historiquement, à quelques détails prêts, la trame semble correcte du point de vue de l’histoire du personnage unique qu’est Lucius Artorius Castus.

Tout semble exact dans son sillage en ce qui concerne les Sarmates, les Pictes, … Ils respectent fort bien les faits supposés.

Mais.. il y a aussi de grandes libertés, tel que la présence des Saxons, les Saxons sont arrivés en Grande Bretagne entre le 5 ème et 6 ème siècle, et non au 2 ème siècle, celui d’Artorius .

Mais c’est l’action du film elle-même qui est placée au 5 ème siècle… donc… Dans un sens ou dans un autre, il y a une erreur chronologique volontaire de plusieurs siècles.

Ainsi, un détail comme la présence des arbalètes dans le contexte d’Artorius est totalement faux, la création des arbalètes remontant un peu près au 4 ème siècle. Mais les Saxons du 5 ème siècle pouvait donc bien en avoir.

On a l’habitude de placer le Roi Arthur face aux Saxons, et donc dans le bas moyen-age.

Lucius Artorius Castus a bien brisé une révolte en Grande-Bretagne. Mais, il n’a pas gagné la bataille du mont Badon où les Celtes ont repoussé les Saxons. Celle-ci ayant eu lieu en 450 après J.-C. et non en 180, dans le sud de l’actuelle Angleterre et non pas sur le mur d’Hadrien.

Mais si Artorius a existé, les personnages tels que les chevaliers et Guenièvre sont bel et bien une totale invention du film. Même si du coté des chevaliers, ils s’en tirent assez bien en en faisant des Sarmates.

C’est placer une fiction dans un contexte historique, avec un unique personnage historique et les autres qui gravitent autour totalement inventés, finalement, cela peut faire grincer des dents certains qui répliqueraient qu’ils n’avaient qu’à s’occuper que d’Arthur, …

Mais Arthur, sans ses chevaliers… n’est plus vraiment le même et finalement dans ce cas il n’y aurait pas d’histoire… Vaste et complexe débat… !!

 

Un monde de brume et de sang

C’est un monde de brume, de cendre, de larme et de sang dans lequel nous entrons au début. Nous ne devons plus en sortir. Car l’époque est loin d’être sûre, les combats font rages et les périls sont grands. Un groupe de chevaliers à l’aube de leur retraite revient dans un fort du Mur d’Hadrien, ils attendent un parchemin qui signe leur liberté enfin retrouvée après 15 ans de loyaux services à Rome. Pourtant, ils verront ce précieux papier mis en attente d’une ultime mission… sauver une famille romaine se trouvant bien plus au Nord. Un suicide quand l’on sait les territoires à traverser, ceux des Pictes, et sans compter arrivée imminente des Saxons…

C’est en Irlande que le film a été tourné, dans les comté de Kildare et de Wicklow. L’architecture est celle de la Grande Bretagne au environ du 5 ème siècle. Il semblerait qu’ils aient essayé à ce niveau de paraître le plus réaliste possible, se basant sur les vestiges du mur d’Hadrien notamment, cette colossale muraille de 120 kilomètres de long entre Wallsend On Tyne et Bowness On Solway .

C’est le chef décorateur Dan Weil qui s’est occupé de la construction d’une portion de mur de 950 mètre de longueur pour 10 mètres de haut et 3 mètres de large dans le comté de Kildare.

Le réalisateur souhaitait que les acteurs puissent évoluer dans un environnement réaliste qui puisse leur faire sentir la grandeur d’un tel édifice et ce qu’il signifiait pour les hommes qui le protégeaient.

L’énorme portail que l’on peut voir dans le film ne fait pas moins de 6 mètres de largeur pour 4,80 mètres de hauteur, un colosse. Le fort ainsi que les quartiers résidentiels ont été bâti ensuite, deux villages de pierre et de chaume ont également été construit par l’équipe, l’un dans une vallée, l’autre sur le sommet d’une montagne. Je dois dire qu’il y a quand même un certain soucis du détail, chose intéressante et non négligeable pour installer une ambiance.

[singlepic id=172 w=320 h=240 float=right]En ce qui concerne maintenant les costumes, Artorius a tout ce qu’il y a de l’archétype romain, armure plate, cote de maille, cape rouge et le coté civilisé que pouvait donner impression les romain aux autres guerriers, mais si les armures peuvent sembler correctes, on peut regretter que parfois elles paraissent un peu trop propres en dépit des nombreux combats qu’ils mènent.

Pour ces chevaliers, l’on peut retrouver trois styles bien différents, Lancelot et Galahad par exemple ont un style encore assez proche de celui d’Arthur. Gauvain et Tristan sont de leur coté affilié à une culture nomade, telle celle des Sarmates, des hommes ombrageux, aux cheveux longs, ils ont l’allure inquiétante des tueurs de ces époques. Les deux derniers ont une allure plus organique, il n’y a pas spécialement de recherche, ils sont vêtus. Point à la ligne.

Pour ce qui est des ennemis, l’on peut retrouver les Pictes et leur armure magique de couleur bleue… peu vêtu en dehors de cela. Ainsi les sortes de costumes de cuir tressé semblent plausibles… étant donné le peu d’information qu’il y a sur ces tribus. Là une fois de plus, l’on peut regretter la précision peu crédible des dessins des guerriers. J’ai des doutes en ce qui concerne leur patience à faire de beaux entrelacs sur leur visage et poitrine… enfin…

Les Saxons maintenant, de grands hommes massifs, brutaux, aux mines peu engageantes… habillés de fourrure, de cuir et de tissu chaud, ce sont des guerriers qui ne s’embarrassent pas de leur apparence. Ce coté là est assez bien rendu.

Sinon, peut-être… un détail qui peu sembler superficiel, mais tous ces guerriers d’où qu’ils viennent doivent avoir de bons dentistes… car ils ont tous une dentition superbe… étrange ? En tout cas, peu crédible vu leur vie et l’époque. Mais bon, soucis du détail que vous m’avez dit !?

A présent, vous n’avez plus qu’à imaginer la lumière d’un hiver écossais, fait de brumes et de pluie… des forêts immenses et sombres, monde inquiétant où peuvent se cacher bien des périls… Passez ensuite les grandes plaines d’Ecosse (ou d’Irlande ^^) a perte de vue… décidément les décors sont superbes, merci mère nature !… Seul bémol, peut-être que dans tout cela, la neige paraît parfois un peu trop artificielle.

Voici nos valeureux chevaliers… A première vue, je suis un peu déçue du manque de profondeur évident de certains personnages. Ils sont selon moi, sous exploités, et il est dommage d’avoir laissé passé un tel potentiel.

Certes les personnages sont tour à tour touchants, courageux, odieux, cruels et j’en passe… mais il manque un petit quelque chose qui les rendrait inoubliable. Une justesse que certains n’ont peut-être pas. Les chevaliers, une bande d’ami un brin désabusés, mais toujours loyaux les uns envers les autres, même si cela signifie pour eux la mort… même si les valeurs ne sont pas prônée ouvertement au grand dam des fervents admirateurs de l’idéal chevaleresque, je pense que néanmoins elles sont bien présente dans les silences, les non dits et surtout les actes.

Artorius est peut-être le personnage qui marque le plus, et heureusement me direz-vous ?!…

Il faut bien reconnaître que Clive Owen a une certaine présence, ou comme dirait son adversaire Saxon, Enfin quelqu’un qui en vaut la peine.. !

Il donne à son personnage un coté froid, mystérieux, son interprétation montre un homme fidèle à ces idéaux, façonné par les rudes champs de bataille, c’est un seigneur de guerre a n’en point douter, sans pitié pour ces ennemis, mais qui peut pourtant faire preuve de compassion. Un homme juste, qui suit jusqu’au bout son idéal d’égalité et de liberté. Un homme dont la parole vaut plus que celle de Rome pour ces hommes. Un homme aimé et respecté. Arthur !

On peut également apprécier que l’acteur soit physiquement crédible pour un romain !

Certains se plaindront de certains dialogues ou plutôt de soliloque… car seul le silence ou le départ de la personne en est la réponse. Personnellement, cela ne me gêne pas, car parfois le silence en dit long pourvu qu’il soit bien interprété… et croyez le bien, le silence est une des choses les plus difficile à jouer !

Pour le reste, je vous laisse juger, cela est parfois si subjectif ! :o)

Les combats… si il y a bien un point central à ce film… ce sont bien eux. Je trouve de ce coté qu’un grand soin y a été attaché. Autant en ce qui concerne la bataille sur le fleuve gelé, que le combat final. Je trouvais la stratégie de celui-ci fort intéressante. La suspens est bien présente, car ces deux combats principaux sont à première vue, perdus d’avance. Mais à force d’audace, de courage et d’ingéniosité, ces hommes remporteront la victoire.

Il n’y a pas vraiment de temps mort pendant les combats. On peut regretter qu’on ne voit finalement pas grand chose, l’action est rapide, confuse, la camera tremble un peu par moment. Mais cela rajoute au chaos ambiant, je ne vais pas dire non plus qu’une scène de bataille au corps à corps doit être autre chose qu’une affreuse cohue… Peut-être y a-t-il trop de fois le plan de ces déluges de flèches… mais c’est bien l’arme principale du début de la confrontation….il est normal que l’on puisse imaginer les dégâts que pouvaient faire ces pluies meurtrières.

[singlepic id=165 w=320 h=240 float=left]Un point qui montre un goût extrême pour le pinaillage … je ne sais pas si l’épée de l’affiche est censée être Excalibur,… vu la place qu’elle prend, on pourrait le penser… Je sais que cette affiche plus que les autres est assez ancienne… Mais par soucis du détail, je dirais que c’est dommage que l’Excalibur du film n’est pas du tout identique …

Un des points fort du film, reste incontestablement sa bande originale, brillamment réalisée par Hans Zimmer. Certains pourront dire qu’il y a du déjà entendu, notamment vis à vis de la bande originale de Gladiator, … Je pense qu’il est plus là question du style du compositeur qu’autre chose. Ce sont de très belles musiques qui nous sont donnée à écouter, totalement en accord avec les superbes paysages brumeux d’Irlande, qui les magnifie et leur donne ainsi toute leur dimension. Il y a le superbe Woad to Ruin, un thème grandiose de 11 minutes 30… une musique aux chœurs omniprésents aussi bien que le tambour guerrier qui semble suivre le galop d’une course effrénée. Parfois le rythme s’adoucit, les chants se font plus discrets, pour une musique emplie d’une sérénité relative… car bien vite, la puissance des chœurs nous emporte à nouveau. Il y a peu de titre sur le cd, 7 seulement… mais de quelle puissance aussi ! C’est un pure bonheur, des musiques entraînantes, au souffle chevaleresque où l’on reconnaît aisément la patte du compositeur.

Qu’en dire au final ? Il y avait beaucoup de potentiel dans la thématique originelle. Il n’a sans doute pas été exploité dans sa totalité. Il manque peut-être ce petit quelque chose que l’on nomme « Souffle épique »… On a une impression de discontinuité, la réalisation aussi bien que l’interprétation est inégale. On aurait pu attendre à quelque chose de plus grand, de plus soigné peut-être…

C’est un film fort agréable à regarder, comme vision neuve, une puissante épopée tissée de courage et de chevalerie… Il n’y a pas de temps morts au niveau de l’action et pour peu qu’on veuille s’y laisser emporter de bonne grâce, l’on trouve dans l’univers de ce film, son content d’héroïsme, de courage, de loyauté, un film pour nous conter une histoire éternelle, une simple histoire de murmure, de sang et de brumes, … une histoire humaine… Car si ce n’est peut-être pas l’histoire d’Arthur et de ses chevaliers de la table ronde que vous souhaiteriez… tel que vous la rêviez, car sachez bien qu’il n’y a que dans votre esprit qu’elle sera la plus fidèle… Voyez plutôt cela comme les faits qui n’ont eu de cessent d’animer l’histoire passionnante des hommes, il n’y pas toujours besoin de chercher dans les poèmes épiques ce qui se trouvent sans fard dans la simple histoire humaine….

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Images ©Touchstone Pictures

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4 réponses à « King Arthur d’Antoine Fuqua »

  1. Bonjour
    j’avais découvert ton ancien site il y a quelques années, j’avais beaucoup aimé ton univers malheureusement j’étais arrivé trop tard il était déjà abandonné je crois
    Et là par le plus grand des hasards, je découvre celui-ci par l’intermédiaire de Coliandre, j’en suis tout réjoui et… j’arrive encore en retard, avec même un an de retard, je dois être maudit!
    Enfin, si tu viens quelquefois t’y promener,laisse un signe que l’on puisse te suivre à nouveau…

  2. J’espère que ce changement de graphisme et ces nouveaux textes sont un signe suffisant pour dire que je vis toujours ^^

    Merci pour tes petits mots :))

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